Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, que certains naïfs ont pris un temps pour la caution de fermeté, de justice et d'ordre du gouvernement Hollande, s'est rendu - à l'occasion d'une visite qu'il a qualifiée de "travail et plaisir" -, à Stras'borj' el Barajneh.
Stras'borj' el Barajneh, c'est Strasbourg en arabe, mais ce Stras'borj' el Barajneh-là ne se situe pas comme son homonyme, où elle est régulièrement mise à feu et à sang par les milices islamiques, au sud de Beyrouth, mais sur les bords du Rhin et c'est la capitale historique de l'Alsace. Elle est, elle aussi, mise à feu et à sang régulièrement par les jeunes musulmans des banlieues de la ville, raison pour laquelle Valls s'y est rendu.
"Pour que ça cesse".
L'une des premières choses que Valls a rappelé aux autorités qui l'ont accueilli (il venait de réviser son code pénal en venant) est : "Brûler une voiture, c'est illégal", car ces pauvres gens, le maire, tout ça, ne savaient pas. (Source : Agence Reuters)
Cela dit, ils ont fait des efforts : 1 389 voitures brûlées à Stras'borj' pour fêter le Nouvel An 2011, 577 seulement en 2012. "Il faut bien qu'ils s'amusent" avait commenté à l'époque la ministre de la Justice, madame Delanon-Taubira. D'autre part, c'est mathématiquement logique : plus il y a de voitures brûlées une année, moins il en reste à brûler pour l'année suivante.
C'est un réel progrès.
"Les magistrats seront ici comme ailleurs seront mobilisés (sic). La république est partout, dans tous les quartiers", a-t-il ajouté. Bien dit, et puisqu'ils n'étaient pas mobilisés les années précédentes, il est bien de mettre les magistrats au travail cette année. Mais si ces magistrats sont du Syndicat de la Magistrature, Valls prend donc un gros risque, celui de retrouver sa photo punaisée sur le mur des cons que certains ont paraît-il reconstitué dans un local plus discret que celui où l'avait filmé un journaliste (aujourd'hui bien puni), mais toujours au sein du ministère de la Justice.
Par contre, et ça c'est un vrai scoop, "la justice est partout dans tous les quartiers". Ça vient de sortir probablement, parce que personne n'en avait entendu parler. J'ai vu encore récemment une vidéo où trois flics courageux rentrent en rasant les murs pour éviter les chutes d'enclumes et de pianos à queue (j'exagère, ce sont seulement de vieilles machines à laver et des boules de pétanque) tombant du toit, dans une cité du 9-3 où ils doivent enquêter sur un viol. Ils en ressortent quelques minutes après sans avoir pu interpeller le (présumé) coupable que la victime a reconnu formellement et qu'ils ont eu devant eux. Les "grands frères" alertés les menacent de coups de sabres d'abattis, de battes de base-ball et d'enc… à sec, sans mentionner les probables kalachnikovs pointées sur eux depuis les fenêtres des étages. L'un des trois fait tout le chemin du retour entre les panneaux et les grillages dressés en zigzag sous prétexte de travaux, mais en réalité pour empêcher l'entrée dans la cité des voitures de police, en marchant en arrière, le flingue à la main pour protéger la victime et ses collègues, pistolet pointé sur les gentils jeunes qui avancent simultanément toutes sortes d'armes en mains.
C'est ça la justice de Taubira "partout dans tous les quartiers" ?
Une parenthèse pour revenir un instant au mur des cons.
Le Syndicat de la Magistrature a envoyé en mai des mails aux parents de jeunes assassinés dont les têtes avaient été affichées, dont celle du général Schmitt (parachutiste) dont la fille a été massacrée dans le métro par des racailles dont il est interdit de révéler la couleur de peau. Pour leur dire : "Nous n'avions aucune intention de tourner en dérision votre qualité de victime, ce sont certaines de vos prises de position qui ont été dénoncées sur cet affichage".
Ce mur des cons n'est donc pas qu'un jeu cruel et stupide de magistrats restés au stade ado, mais bien une dénonciation à caractère politique : vous pouvez être fiché et traité de con pour vos prises de position politiques, par des fonctionnaires hébergés au ministère de la Justice.
Une pièce de plus au dossier que nous constituons pour démontrer que nous sommes bien entrés en dictature d'essence fasciste depuis le 6 mai 2012.
Dans ce dossier, on trouve aussi un autre élément significatif, la déferlante d'interdictions en tout genre qui vise à réduire le peuple français en peuple de zombies dociles et réduits à la misère.
Ces soixante-huitards, vieux débris fossiles, badernes d'une époque révolue, vieux beaux parfois, jouisseurs comme DSK, utopistes comme Cohn-Bendit ou A-narchistes ("A" pour enrichir le vocabulaire très limité du maire du 20ème art. de Paris) comme Mélenchon, se disaient "libertaires" : "il est interdit d'interdire", taguaient-ils sur les murs de Paris. Rapidement, les trublions ont réussi à occuper les postes qu’ils dénonçaient. Dans tous les domaines clefs, soit dans l’éducation, l’art, la culture, les médias, on les a accueillis avec bienveillance ; ce fut pour eux le succès assuré. Tous ceux qui n’ont pas franchi la limite fatale en s’engageant dans la clandestinité armée, le terrorisme d'Action directe, ont réussi en politique dans le cadre du parti socialiste ou des "Verts", ont reçu des titres universitaires, sont devenus ministres ou conseillers, ou encore députés européens avec, à la clé, des honoraires plantureux, de belles maisons, des Mercédès et des Audi qu'ils garent dans la rue d'à côté parce qu'ils en ont honte. Et ils ne voyagent qu'en classe "affaires" parce que la classe "éco", "la bétaillère", c'est bon pour les ploucs jeunes et très cons qui votent pour eux (c'est Mélenchon qui le dit, n'est-ce pas Mélenchon ? voir le reportage vidéo du Petit Journal).
Maintenant qu'ils sont devenus bourgeois gras et fortunés, ils veulent tout interdire, et surtout, interdire le retour possible de tous ceux qui incarnent la liberté et la prospérité malgré leurs petites ou grosses escroqueries coutumières de gens au pouvoir. Si ces gens-là, Sarkozy ou ses amis, revenaient au pouvoir, nos ex-soixante-huitards "… y perdraient l’illusion d’une société aseptisée, sans conflits, sans affrontements, sans risques, sans vérités, et dont les citoyens seraient des assistés émasculés de toutes possibilités de rébellion". (Serge July, 5.07.1979)
La première urgence, c'est de masquer derrière un voile de fumée les minables tripatouillages passés des Ayrault, Désir, et autres (70 cadres du PS environ sont passés en justice) et les présents des Guérini, Navarro et autres Dalongeville, sans oublier les comptes à l'étranger comme celui-de Jérôme Cahuzac * et peut-être Fabius (à Macao) et les vols à ciel ouvert d'argent public comme ne s'en priva pas la socialiste Sylvie Andrieux. Ancienne vice-présidente de la région PACA, elle vient d’être condamnée à trois ans de prison, dont deux avec sursis, 100.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, pour malversations. Elle est accusée d’avoir détourné, à des fins de clientélisme électoral, plus de 700.000 euros de fonds publics. Une bagatelle. Croyez-vous que le PS l’ait virée ? Harlem Désir s’est contenté de lui demander une mise « en congé du parti le temps de la procédure d’appel ». Ben tiens !
Par contre, c'est une déferlante de convocations, d’interrogatoires, de gardes à vue et de mises en examen qui s’abat depuis quelques semaines sur les premiers rôles et les seconds couteaux de la Sarkozie. L'affaire Bettencourt ayant fait un "flop" magistral, c'est maintenant l'affaire Tapie qui fait la une. Elle fera un "flop", elle aussi, pour une raison simple : il ne faut pas perdre de vue que si Tapie a mis hors de portée de l'Etat 216 millions (en Belgique), c'est un peu un prêté pour un rendu. Le Crédit Lyonnais, à l'époque banque d'Etat, l'avait soutenu financièrement comme la corde soutien le pendu, jusqu'à ce que Tapie soit en quasi faillite.
Le C.L. lui proposa alors de lui racheter Adidas pour 2 milliards de francs soit environ 310 millions d'euros. Bayrou dit - ce n'est pas tout à fait faux - que le C.L. a "sauvé" BT, mais cela n'efface pas l'escroquerie commise précédemment par le C.L...
Car le C.L. revend aussitôt Adidas à Louis Dreyfus pour le double : 4 milliards !
Louis Dreyfus met Adidas en Bourse et le titre est valorisé à 11 milliards ce qui est un peu surévalué (sa valeur économique réelle étant évaluée par la Chambre des Conseillers financiers de France à 7 milliards).
Or l'Etat, via sa direction du Trésor et la Caisse des dépôts, avait acheté près de la moitié des titres au moment de la mise en Bourse, si bien que l'Etat fait à son tour, après le C.L. et Dreyfus, une excellente affaire ! Le dindon de la farce étant Tapie.
Tapie porte plainte contre le C.L., et ayant démontré que les expertises financières pour l'évaluation d'Adidas avaient été "pilotées" par l'Etat propriétaire du C.L., gagne son procès. L'État est condamné à indemniser BT à hauteur de 290 millions d'euros, préjudice personnel inclus (45 millions). Appel, re-expertises, etc., finalement le gouvernement de l'époque sentant qu'il commence à risquer gros dans cette affaire qui s'éternise, choisit une procédure et une commission d'arbitrage. Les 405 millions qu'elle attribue à Tapie représentent les 290 millions attribués par le premier jugement, majorés des intérêts.
Reste à déterminer s'il y a eu des magouilles dans cette procédure d'arbitrage, mais l'Etat doit démontrer avant le 7 juillet semble-t-il, qu'il y a un "fait nouveau", sinon la procédure sera automatiquement validée. Si elle l'est, l'affaire s'éteint. Si la procédure d'arbitrage est cassée, Tapie et l'Etat repartent à zéro et l'Etat risque gros car Tapie et ses avocats remettront sur la table l'escroquerie Lyonnais + Dreyfus + Etat du départ de l'affaire.
Maurice D.
* Revenons juste un moment sur l'affaire Cahuzac...
Hollandescu pris la main dans la confiture... Mais qui en parle ???
L'occupant de l'Elysée a eu le culot de prétendre le 3 avril 2013 qu'il venait d'apprendre l'horrible vérité, alors qu'il avait été mis au parfum le 15 décembre 2012. Près de 4 mois de tergiversations à essayer d'étouffer, puis de maquiller l'affaire...
Visionnez cette vidéo et dégustez...
Plus c'est gros plus ça passe.
L'incendie du Reichstag, c'est pour quand ?