Le Monde.fr avec AFP | 05.07.2013 à 12h47 • Mis à jour le 05.07.2013 à 13h00
"Si l'UMP se meurt, et si l'UMP meurt demain, ce ne sera pas par manque d'argent mais par manque d'idées", a estimé, vendredi 5 juillet, la présidente du Front national, Marine Le Pen, après le rejet définitif des comptes de campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, synonyme d'un trou d'environ 10 millions d'euros pour le premier parti d'opposition. Pour la dirigeante frontiste "plaie d'argent n'est pas mortelle" mais "plaie d'idées l'est en revanche".
"A la tête d'un siège évalué à 40 millions d'euros et percevant une subvention publique de l'ordre de 20 millions d'euros par an, l'UMP ne sera pas dans des difficultés financières susceptibles de remettre en cause son existence. Il faut sur ce point rétablir la vérité et démasquer les bas exercices de victimisation"
En revanche, l'UMP doit prouver qu'elle apporte encore quelque chose au débat d'idées pour espérer subsister ; et sur ce point c'est mission impossible, tant la voix de l'UMP se confond avec celle du Parti socialiste. Tout ce dont l'UMP rêve, le PS le fait au gouvernement : austérité, TVA sociale, allongement de la durée de cotisation pour la retraite, Europe fédérale, immigration non contrôlée, communautarisme, politique étrangère aux ordres de Washington".
"ON MESURE LE NÉANT QUI FRAPPE L'UMP"
Marine Le Pen fait valoir que son parti, "confronté en 2007 à des difficultés financières bien plus graves que celles de l'UMP au regard de son actif", "a survécu, et a su rebondir plus haut que jamais parce qu'il a un projet solide à proposer aux Français, des idées patriotes que personne d'autre ne défend dans la classe politique française".
Après sa déroute électorale à la présidentielle (10,44 %) et aux législatives (4,29 %) de 2007, le FN avait vu sa dotation publique annuelle passer de 4,5 à 1,8 million d'euros et avait dû vendre son siège historique, le "Paquebot", à Saint-Cloud, pour s'installer dans des locaux plus modestes à Nanterre. Avec les législatives de 2012 (13,6 %), la dotation publique est remontée à 5,4 millions d'euros par an.
"Aujourd'hui, c'est un ancien président de la République, impliqué dans un nombre considérable d'affaires, dont le parti a perdu toutes les élections durant son mandat et que les Français ont sanctionné il y a un an à peine, qui dit incarner une alternative : on mesure le néant qui frappe l'UMP".
Source : Le Monde.fr