PARIS - 2 policiers tués dans une course-poursuite
Le Point.fr- Publié le 21/02/2013 à 07:23- Modifié le 21/02/2013 à 12:17
Les forces de l'ordre poursuivaient un 4 x 4 qui roulait à vive allure sur le périphérique. Le conducteur était en état d'ébriété et en défaut de permis de conduire.
L'état de la voiture de police, pulvérisée par un 4x4 ce matin porte de la Chapelle à Paris, laisse deviner la violence du choc.© Kenzo Tribouillard / AFP
Deux policiers parisiens ont été tués jeudi matin quand leur véhicule a été très violemment percuté sur le périphérique par un 4 x 4 noir qui avait été pris en chasse et dont le conducteur était en état d'ébriété et en défaut de permis de conduire. Un troisième a été très grièvement blessé et son pronostic vital est engagé, selon une source proche de l'enquête. Les trois hommes sont des fonctionnaires de l'équipe de nuit de la BAC 75.
Le choc entre la voiture de police et le 4 x 4, qui roulait à une "vitesse hallucinante", selon une source proche de l'enquête, s'est produit vers 6 heures sur le périphérique intérieur entre la porte de Clignancourt et la porte de la Chapelle. L'homme d'une vingtaine d'années qui conduisait le 4 x 4, connu des services de police, était en état d'ébriété et "en défaut de permis", a-t-on appris de sources proches de l'enquête. Selon une source proche du dossier, il conduisait avec 1,4 g d'alcool par litre de sang (limite 0,5 g/litre de sang). Le chauffard a déjà été condamné à six reprises pour des délits routiers, dont cinq fois pour conduite sans permis. Il a été placé en garde à vue pour "homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique".
Selon les premiers éléments de l'enquête, le Land Rover occupé par les deux hommes avait été pris en chasse par une première équipe de la BAC Nuit 75 au niveau de la porte Maillot en raison de multiples infractions au Code de la route. Roulant à vive allure sur le périphérique, les fuyards ont semé cette première équipe avant de percuter, dans des circonstances qui restent à déterminer, une autre voiture de la BAC, une Mondeo, qui avait été alertée. Celle-ci roulait sans doute à faible allure pour tenter de bloquer le 4 x 4, selon cette source. Le choc entre la voiture de police et le 4 x 4 a été d'une rare violence, comme en témoigne l'état de la voiture des policiers.
Manuel Valls attendu
La circulation a été longuement coupée sur le périphérique intérieur, au niveau de la porte de Chapelle, le temps pour les enquêteurs de faire les constatations. La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été chargée de l'enquête.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, "se rendra dans la journée auprès des camarades des policiers tués", a indiqué le porte-parole du ministère. "Le ministre présente ses condoléances aux familles et aux proches des policiers et souhaite que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de ce drame."
Quant au maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, il a exprimé sa "très vive émotion" et a assuré "l'ensemble des policiers qui servent à Paris, et en particulier les équipes des BAC, de (son) total soutien dans l'exercice difficile de leur métier". Le 22 septembre 2012, deux personnes, dont un policier, étaient mortes dans un accident de la circulation causé par un chauffard en fuite, à Cannes (Alpes-Maritimes). En avril, un policier de la BAC de Chambéry avait été délibérément renversé par des cambrioleurs en fuite à bord d'un 4 x 4 après le cambriolage d'un magasin, à Saint-Alban-Leysse (Savoie).
En janvier, c'était un gendarme d'Alençon qui avait été tué par un véhicule, à Pointel (Orne), lors d'une intervention sur un accident. En octobre, un autre militaire avait été tué dans l'arrière-pays niçois, volontairement percuté par un voleur de voitures.
L'homicide involontaire avec des circonstances aggravantes peut être puni d'une peine allant jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende.